Quelle que soit la langue, les mots qui qualifient de manière non-stigmatisante l’homosexualité et la transidentité restent méconnus. Ils sont parfois même tabous. Or, comment comprendre ce que l’on ne peut pas nommer? Comment accepter ce que l’on ne parvient pas à se représenter? La méconnaissance entraîne la peur, et la peur le rejet, laissant le champ libre à la banalisation de l’injure.
Les mots pour le dire
La Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie du 17 mai est, depuis 2013, l’occasion pour la Ville de Genève de sensibiliser les Genevois et les Genevoises aux discriminations en lien avec l’orientation sexuelle et l’identité de genre aux moyens d’une campagne d’affichage public et d’actions ciblées. La campagne 2016, proposée comme chaque année par le service Agenda 21 – Ville durable, en collaboration avec l’Université Populaire Albanaise, le centre de La Roseraie, l’Université de Genève, l’Association pour la promotion des droits humains et la Fédération genevoise des associations LGBT, cherche à lutter contre la banalisation des injures en valorisant des alternatives non discriminantes.
Les affiches rappellent ainsi les mots qui désignent, sans les stigmatiser, les personnes LGBT. Dans un souci d’améliorer l’accessibilité de cette campagne à l’ensemble des habitantes et des habitants, ces mots et leurs définitions sont traduits dans les 5 langues les plus parlées à Genève par les personnes qui ne maîtrisent pas le français: anglais, portugais, espagnol, albanais et arabe. Elles ont été visibles dans les rues de Genève du 9 au 25 mai. Pour appuyer l’affichage, différentes actions et ateliers de sensibilisation ont été proposés collaboration avec l’Université Populaire Albanaise, le centre de La Roseraie, la Fédération genevoise des associations LGBT et l’Université de Genève

Le programme
Le lancement de la campagne a eu lieu le mardi 10 mai à 19h à Uni Mail en collaboration avec le Service égalité de l’UNIGE, avec une table-ronde qui exploré les liens entre identité et langage et questionnera les dispositifs de catégorisation des personnes LGBT.
• Mot d’introduction par Mme Sandrine Salerno, Conseillère administrative en charge de l’Egalité et de la Diversité à la Ville de Genève
• Présentation de la campagne « Les mots pour le dire » par M. Guillaume Mandicourt, Chargé de projets LGBTIQ au service Agenda 21 – Ville durable de la Ville de Genève
• Présentation d’un extrait du film « Les mots pour le dire » par Mme Albana Krasniqi, Directrice de l’Université Populaire Albanaise
• Table ronde: «Les mots pour le dire, de l’invisibilité à la reconnaissance par le langage»:
– Dre Stéphanie Pahud, linguiste et maître d’enseignement et de recherche à la Faculté des lettres de l’ Université de Lausanne. Dernier ouvrage paru : «Lanormalité» (Editions L’Age d’Homme)
– Dre Caroline Dayer, enseignante et chercheuse à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève. Auteure notamment de «Sous les pavés, le genre. Hacker le sexisme» (Editions de l’Aube)
– Dre Djemila Carron, docteure en droit, co-responsable de la Law Clinic sur les droits des personnes vulnérables – Université de Genève de l’Université de Genève et membre de l’association Les Indociles.
– Mme Badia El Koutit, fondatrice et directrice exécutive de l’ Association pour la Promotion des Droits Humains – APDH
Modération : Mme Miruna Coca-Cozma, réalisatrice et journaliste à la Télévision Suisse Romande – RTS
Tout au long du 17 mai, Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, la Fédération genevoise des associations LGBT et ses associations membres 360, Dialogai, Lestime, Parents d’homos et Think Out se sont tenues dans la rue, auprès d’une affiche de la campagne, pour échanger avec le public. La campagne « Les mots pour le dire » a également été présente sur les stands de Think out, la Law Clinic, Nomoslab, Be You Network et Les Indociles dans le grand hall d’Uni Mail, tout au long de la journée du 17 mai.
Le lundi 23 mai, des intervenant-e-s de la Fédération genevoise des associations LGBT sont venu.e.s à la rencontre du public qui fréquente l’Université Populaire Albanaise pour 3 ateliers autour du langage et des discriminations racistes, homophobes et transphobes. Le film micro-trottoir « les mots pour le dire » réalisé par l’UPA sera utilisé comme base de travail et d’échange.
Le jeudi 26 mai, la Dre Caroline Dayer est intervenue au Centre de la Roseraie pour sensibiliser les participantes et participants aux discriminations, aux enjeux de langage et d’injure et répondra à leurs questions. L’ensemble du personnel du centre a pu échanger avec Mme Dayer lors d’une matinée de préparation le 11 avril et initier une réflexion institutionnelle sur ces questions.
Vers 18h, un apéritif offert par Le Centre de la Roseraie a clôturé cette dernière journée d’action et la campagne 2016.
L’ensemble du programme est disponible dans le dossier de présentation de la campagne. Toutes les informations se trouvent également sur: www.ville-geneve.ch/17mai. Vous pouvez également y télécharger les affiches et les cartes postales.