
Communiqué de presse – 20.11.21
Nos revendications en cette Journée du Souvenir Trans*
Le 20 novembre a lieu la Journée Internationale du Souvenir trans* et non-binaire. Depuis le 20 novembre 1998, la Journée du Souvenir Trans et non-binaire (International Transgender Day of Remembrance) est célébrée dans de nombreux pays en souvenir des personnes trans* et/ou non-binaires assassinées mais aussi de celles poussées au suicide. Cette journée découle de l’assassinat de Rita Hester, une femme trans* afro-états-unienne tuée à Allston, dans le Massachusetts, le 28 novembre 1998.
Du 1er octobre 2020 au 30 septembre 2021, 375 personnes trans*, non-binaires ou ne se définissant pas comme cisgenres ont été assassinées dans le monde entier, une augmentation de 7% par rapport au décompte précédent[1]. Encore aujourd’hui, les personnes trans* et/ou non-binaires sont davantage la cible de violences. Les personnes trans* ont jusqu’à 10x plus de risque de faire une tentative de suicide. 40% à 45% des personnes trans* ont fait au moins une tentative de suicide dans leur vie. 48% des personnes trans* ont subi, dans les 12 derniers mois, au moins une forme de violence, indique un rapport publié par TGEU en 2020[2].
Les jeune·x·s sont particulièrement vulnérables : le taux des jeune·x·s trans* faisant une tentative de suicide après avoir subi de la transphobie en milieu scolaire monte à 50% pour celleux qui subissent du harcèlement, 63% pour celleux qui ont subi des agressions physiques, et à 73% pour celleux qui ont subi des agressions sexuelles[3].
Quant aux personnes trans* et non-binaires qui se trouvent en situation de migration forcée : la majorité d’entre elleux peinent à obtenir l’asile ou tout simplement un statut de séjour. Chaque année, des personnes trans* et non-binaires requérant·e·x·s d’asile sont renvoyé·e·x·s dans leur pays d’origine, pays dans lesquels iels sont souvent victimes de violences, de discriminations, d’inégalités et de persécutions et ne sont pas protégées contre de telles atteintes.
Encore aujourd’hui, les droits fondamentaux des personnes trans* et/ou non-binaires en Suisse ne sont pas respectés. Les personnes trans* ne sont pas protégées contre les discriminations, les appels à la haine et les violences dans le Code pénal. Leur transidentité est encore considérée comme une maladie mentale et pathologisée. Les personnes non-binaires ne voient pas leur identité reconnue, encore moins respectée, dans de nombreux domaines, notamment au niveau juridique. L’auto-détermination des personnes trans* et non-binaires, et en particulier des jeune·x·s trans*, est encore trop peu souvent respectée. Enfin, le changement de genre à l’état civil relève encore du parcours de combattant·e·x.
Hier, vendredi 19 novembre, nous avons manifesté pour commémorer les personnes, revendiquer l’égalité des droits et le respect des droits fondamentaux pour les personnes trans* et/ou non-binaires.
Aujourd’hui, en cette Journée internationale du Souvenir Trans*, nous demandons :
- Une formation des professionnel·le·x·s, en particulier travaillant dans la santé, le social, avec les familles, au sein de l’administration, au sein des structures d’accueil et d’accompagnement des personnes requérantes d’asile et au sein des écoles
- Un respect et un soutien à l’autodétermination, en particulier celle des jeune·x·s mineur·e·x·s, et notamment au sein des écoles et des maisons de quartier
- L’arrêt de l’analyse de la vraisemblance et de la crédibilité de l’identité et de l’expression de genre des personnes trans* et non-binaires par le Secrétariat d’état aux Migration : ces éléments représentent les aspects les plus fondamentaux de l’autodétermination, de la dignité et de la liberté des personnes et ne peuvent pas être remis en question ni analysés sur la base de stéréotypes
- Un respect du droit au prénom d’usage et du genre ressenti au sein des institutions
- Un accès égalitaire et adéquat aux soins et aux prestations de santé pour les personnes trans* et/ou non-binaires, et ce également dans les centres fédéraux et foyers pour requérant·e·x·s d’asile
- Un remboursement de tous les soins compris dans le processus d’affirmation de genre par les assurances maladies
- Un accès égalitaire à l’éducation, à la formation, au travail et aux sports et loisirs
- Un changement de genre à l’état civil facilité, y compris pour les jeune·x·s mineur·e·x·s sans l’accord des parents, se basant sur l’autodétermination, et une entrée en vigueur rapide du changement de loi au niveau fédéral, ainsi qu’une formation initiale pour les personnes en charge d’évaluer la demande de changement de genre
- Tenir des statistiques étatiques ou mener des recherches en lien avec la santé, les violences, les discriminations envers les personnes trans* et/ou non-binaires
- La mise en place de toilettes neutres dans les lieux publics
Pour le collectif Trans*actions,
Groupe Trans* de 360, Refuge Genève (Dialogai), Asile LGBTIQ+, Fédération genevoise des associations LGBT, Lestime, Totem, jeune·x·s LGBTIQ+
Contacts :
- Effie Alexandra Nolasco, Pôle Trans* de l’association 360 – trans@360.ch
- Anis Kaiser, association Asile LGBTIQ+ – anis.kaiser@asile-lgbt.ch
- Mo Léonard, Fédération genevoise des associations LGBT – +41 78 697 35 17 – mo@espace360.ch
- Le Refuge Genève – accueil@refuge-geneve.ch
[1] TMM Update TDoR 2021 – TvT (transrespect.org)