Le samedi 6 juillet 2019, nous allons marcher, aux côtés de vous toutes et tous, dans les rues de Genève, pour la Pride Genève 2019.
Pourquoi est-ce que nous marcherons, pourquoi est-ce que vous marcherez lors de cette Pride? Le manifeste de celle-ci, que nous avons signé aux côtés d’autres associations LGBT et que vous pouvez télécharger ici, nous rappelle que l’égalité sociale et juridique des personnes LGBT en Suisse, comme ailleurs, est loin d’être atteinte.
Nous marchons, notamment…
- Parce que nos corps et nos vies ne peuvent pas être classifiés de manière binaire
- Parce que les existences des personnes trans* sont encore rendues trop difficiles
- Parce que les insultes et les coups pleuvent encore et que le droit suisse se tait
- Parce que, même en 2019, en suisse, être jeune LGBTIQ+ ne va pas de soi
- Parce que les frontières de genre, des sexualités et les frontières géographiques doivent être ouvertes
- Parce que nos lits et nos pratiques sexuelles sont politiques
- Parce qu’au travail il y a encore trop de discriminations
- Parce que les unions et les parentalités doivent être repensées
- Parce que nos luttes doivent être solidaires
Venez marcher avec nous pour l’égalité de nos droits, car nous avons les mêmes devoirs et voulons les mêmes droits que toutes et tous.
Nous vous donnons rendez-vous samedi 6 juillet (demain) à 14h derrière le char de la Fédération – celui-ci sera le char n°2 placé le long du Palais Wilson, d’où part la Pride. Il est facilement repérable grâce à sa bannière :

Le 29 juin, la Semaine de la Pride a été lancée lors d’une soirée d’inauguration. Nous vous invitons à lire les discours de Lorena Parini et Matthias Erhardt, co-président.e.s de la Fédération genevoise des associations LGBT.



Discours de Lorena Parini
« Tout d’abord un grand merci aux organisateurs.trices de cette Pride du 50aire des émeutes de Stonewall. Nous sommes conscient.e.s du travail très important que génère l’organisation d’une semaine d’activités artistiques, militantes et festives et pour tout cela, au nom de la Fédération et de ses associations, nous vous remercions chaleureusement.
Au-delà de nos différences l’acronyme LGBTIQ++ a une signification très forte aujourd’hui, plus personne ou presque n’ignore ce que représente cet acronyme.
Le travail incessant des militantes et militants chacun et chacune avec leurs moyens de lutte et leurs convictions politiques ont porté dans l’espace public des questions qui les concernent en premier lieu mais qui au-delà concernent les sociétés dans leur ensemble. La reconnaissance des différences, le respect de modes de vie alternatifs, la lutte contre l’assignation identitaire (par la médecine, le politique, le juridique ou le social) qu’ont mené les personnes LGBTIQ++, ont ouvert des espaces nouveaux, des respirations, des aspirations, des vents de libertés dont nos sociétés ont cruellement besoin.
Tout moyen de lutte est légitime, la fête, le déguisement, l’action institutionnelle, la création artistique, les expériences de vie alternative, il n’y a pas une voie royale pour atteindre les buts que l’on se donne et la diversité des activités que propose cette semaine de Pride en est la preuve.
Tous et toutes nous poursuivons le même objectif : que l’étreinte de l’hétéro-patriarcat, du sexisme, de la transphobie, de l’homophobie, dont la violence symbolique et matérielle nous étouffe, se desserre. J’appelle de mes vœux à ce que cette Pride 2019 nous fasse avancer vers la réalisation du slogan que la première Goudou manif de 1982 à Genève avait affiché dans l’espace public :
« Hors de la nuit des normes, hors de l’énorme ennui »
Je vous souhaite à tous et à toutes une magnifique Pride 2019. »
Discours de Matthias Erhardt
Nous voilà réuni.e.s ici, à Genève, presque jour pour jour 50 ans après les émeutes de Stonewall. Nous donnons ce soir le coup d’envoi pour la Semaine des Fiertés, pour notre Pride 2019.
Voilà 50 ans que des membres de la communauté LGBTIQ+ ont décidé de ne plus se laisser faire, de ne plus accepter d’être victimes. Voilà 50 ans que dure notre lutte, une lutte qui n’est de loin pas achevée.
Encore beaucoup trop de personnes lesbiennes, gay, bi, trans*, intersexes, queer, gender fluid et non-binaires doivent faire face à des insultes, des discriminations et des inégalités.
Il est vrai que beaucoup de choses se sont améliorées, ici en Suisse comme ailleurs. Mais il est vrai aussi qu’il y a toujours beaucoup trop de régions dans le monde où les LGBTIQ+ risquent leur vie en affirmant leur identité.
Nos Marches de Fiertés, à Genève, à New York, à Paris et ailleurs, sont aussi pour celles et ceux qui ne peuvent pas défiler dans la rue, ni s’épanouir en vivant la vie qui correspond à leur identité.
Il y a eu des progrès importants ces dernières décennies. Ces progrès, nous les devons en large partie aux militantes et militants qui nous ont précédé.e.s : aux premières prides dans années 90, à mentionner notamment la Première Pride romande à Genève en 1997, qui ont donné une plus large visibilité à notre communauté, et bien sûr aux associations telles que le GHOG, le Groupe homosexuel de Genève, fondé en 1978 par des militants de la première heure. C’est grâce à elles que nous avons obtenu, par exemple, le partenariat enregistré. Sans leur engagement, il serait inimaginable de voir le drapeau arc-en-ciel flotter aujourd’hui sur le pont du Mont-Blanc !
Malgré ces progrès, nous sommes ici en Suisse toujours loin de l’égalité de droit et de fait. Car c’est ça, le moteur de notre mouvement, ni plus, ni moins que l’égalité. Pour réaliser cette égalité, il nous faut des lois plus efficaces. Parce qu’en comparaison avec les autres États européens, la Suisse est une fois de plus à la traine !
Nous avons besoin notamment d’une loi qui nous protège toutes et tous contre les insultes et les propos haineux. C’est pourquoi nous devons nous battre, ces prochains mois, pour que le peuple accepte la réforme de la norme antiraciste. Même si nous regrettons fortement que cet article du Code pénal n’inclura pas la transphobie, notre communauté doit lutter ensemble pour faire accepter ce texte. Nous le savons qu’en Suisse, les chose avancent lentement, très lentement.
Mais chaque nouvelle loi, chaque changement en notre sens est une nouvelle pierre à cet édifice que nous allons construire ensemble, avec détermination et persévérance, à l’édifice de l’égalité !
Ces prochains jours seront pour nous l’occasion de rappeler que nous existons, profitons-en pour exprimer nos revendications !
Vive la communauté, vive la pride !«