Mercredi 26 juin 2014, lors de sa 26e session, le Conseil des droits de l’hommes de l’ONU a adopté une résolution visant à protéger les familles. Présentée par l’Egypte et la Sierra Leone et votée par 26 voix en faveur contre 14 voix s’y opposant, la résolution rappelle qu’il incombe à la famille de « protéger les enfants et que ceux-ci, pour l’épanouissement complet et harmonieux de leur personnalité, doivent grandir dans un cadre familial et dans une atmosphère de bonheur, d’amour et de compréhension » et souligne que le Conseil des droits de l’homme est « convaincu que la famille, unité fondamentale de la société et milieu naturel pour la croissance et le bien-être de tous ses membres et en particulier des enfants, doit recevoir la protection et l’assistance dont elle a besoin pour pouvoir jouer pleinement son rôle dans la communauté ».
La résolution met ainsi à l’agenda de la prochaine session du Conseil des droits de l’homme une table ronde visant à examiner comment protéger la famille et ses membres à travers le droit international et recenser les bonnes pratiques.
Une résolution bienvenue et nécessaire, si ce n’est que son texte parle de « la famille » et non « des familles », excluant de fait les familles arc-en-ciel et les autres composantes de la diversité familiale, et que le processus de vote de la résolution démontre que certains pays membres ont réussi, à dessein, à écarter la question de la protection des familles arc-en-ciel. Un amendement avait été en effet proposé par l’Uruguay, soutenu par la France, l’Irlande et le Chili, visant à inscrire la notion de diversité familiale dans le texte. L’amendement a été bloqué par une motion, déposée par la Russie, de non-action qui, acceptée, a eu pour effet de couper court à tout débat et de passer directement au vote de la résolution. Ainsi, un dialogue sain autour de question de la diversité familiale n’a pas pu avoir lieu. Historiquement, il s’agit de la seconde fois uniquement qu’un pays met en marche une motion de non-action au Conseil des droits de l’homme. Pire, un amendement présenté par l’Arabie saoudite et par le Pakistan fut également déposé, visant à inscrire dans le texte de la résolution le mariage comme étant l’union entre un homme et une femme. L’amendement a cependant été retiré après la motion de non-action.
Les représentant.e.s des pays membres ayant voté contre la résolution se sont déclaré.e.s déçu.e.s. Ils et elles ont rappelé la nécessité et l’urgence d’inclure toutes les formes de diversité familiale, afin de protéger tout enfant, qu’importe sa structure familiale.
Vous pouvez prendre connaissance du texte complet de la résolution en le téléchargeant.