« Indochine : du grand guignol contre l’homophobie » : la Fédération genevoise des associations LGBT réagit
La Fédération genevoise des associations LGBT souhaite réagir à l’article du journaliste Antoine Gessling, « Indochine : du grand guignol contre l’homophobie », posté sur le site du magazine 360.
Critiquant le clip de Xavier Dolan et la nouvelle chanson d’Indochine, « College Boy », le journaliste Antoine Gessling revient sur un début d’année 2013 qui victimiserait sans cesse les jeunes LGBT. Les violences LGBT-phobes qu’elles et ils peuvent subir, comme dépeintes dans le clip, tiendraient du fantasme, conclut Antoine Gessling.
Les avancées dans la lutte contre les LGBT-phobies, plus particulièrement en milieu scolaire et dans tous les milieux touchant les jeunes, sont évidemment à souligner. Le Département de l’instruction publique, de la culture et du sport de l’Etat de Genève, pour ne mentionner qu’un acteur du changement directement lié aux jeunes LGBT, s’est engagé depuis les premières Assises contre l’homophobie à Genève, en septembre 2009, à mettre en place des projets et des directives, en étroite collaboration avec la Fédération genevoise des associations LGBT, pour contrer les LGBT-phobies à l’égard des jeunes LGBT. Récemment, d’importants projets contre les LGBT-phobies ont émergé dans plusieurs établissements scolaires genevois, sur initiatives d’élèves ou d’enseignant.e.s. Le travail de sensibilisation dans les établissements scolaires genevois, mais également à destination du personnel éducatif, augmente d’année en année. Parallèlement, le groupe Totem, projet de la Fédération, offre depuis 2008, deux fois par mois, un espace de soutien, d’accueil et de rencontre pour les jeunes LGBT et leurs ami.e.s.
Ces avancées sont le résultat d’un combat mené depuis des années, comme l’a relevé Antoine Gessling. Il est effectivement important de le rappeler et de le souligner.
Cependant, il est tout aussi important de rappeler que non, les violences subies par les jeunes LGBT ne tiennent pas du pur fantasme. Elles sont réelles, de même que les conséquences des LGBT-phobies sur les jeunes LGBT. Les chiffres récents de l’enquête Santé Gaie, menée en 2002, puis en 2011, par l’association Dialogai et l’Université de Zurich, rappellent que malgré les avancées, les risques de tentatives de suicide sont 3 à 5 fois plus élevés chez les jeunes gays, et 2 à 4 fois plus élevés chez les lesbiennes, que chez les jeunes hétérosexuel.le.s. 50% des jeunes LGBT de moins de 25 ans interrogé.e.s en 2011 avouent avoir subi, au cours des 12 derniers moins, une forme au moins d’agression (verbale, physique, voire sexuelle). Nous retrouvons le même pourcentage en 2011 qu’en 2002.
Ces chiffres, ainsi que les témoignages régulièrement recueillis à Totem ou au sein des associations de la Fédération, rappellent qu’il est encore et toujours crucial, malgré les avancées, de renforcer les dynamiques déjà bien établies avec toutes les actrices et tous les acteurs du monde éducatif, et, plus que jamais, de soutenir tout.e.s les jeunes, LGBT ou non, victimes de LGBT-phobie.
