La Fédération a célébré ses 10 ans le 19 décembre 2018 à Dialogai, autour d’un repas informel avec les membres de ses associations et les personnes proches.
L’occasion de célébrer 10 ans d’union, de partages, de combats communs, de militance, d’émotions et d’amitié avec 360, Dialogai, Lestime, Parents d’homos et Think Out. 10 années d’interventions en milieu scolaire, de formations, d’accueil et de soutien pour les jeunes LGBT*, de prévention des discriminations homophobes, lesbophobes, biphobes et transphobes et de lutte pour l’égalité sociale et juridique.
Photos de Didier Bonny et Miguel Limpo
Une rétrospective des 10 ans, remplie de souvenirs, a été présentée à cette occasion par Didier Bonny, co-président, et Delphine Roux, coordinatrice de la Fédération. Retour sur celle-ci en quelques mots et en quelques photos ci-dessous.
De 4 associations fondatrices en 2008 – 360, Dialogai, Lestime et Think Out – la Fédération est passée à 5 associations membres. A sa création en mars 2008, la Fédération s’est lancée dans ses premiers combats. Celui de la participation aux travaux de la Constituante tout d’abord, pour inscrire dans la nouvelle Constitution genevoise un principe de non-discrimination en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre, avec l’espoir, jusqu’au bout, de l’inclusion de l’identité de genre, finalement rejetée car assimilée, à tort, à l’orientation sexuelle, ou par transphobie. Et le combat, toujours mené, pour ajouter ce principe de non-discrimination en raison de l’identité de genre dans la Constitution genevoise. Et puis, suite à la publication des taux de tentatives de suicide effarants en lien avec les jeunes LGBT, la création de Totem, pour offrir aux jeunes LGBT un espace qui leur est privilégié, et la mise sur pied des Premières assises contre l’homophobie en 2009, pour alerter les pouvoirs publics sur l’urgence de mettre en place des politiques publiques de lutte contre les LGBT-phobies, en particulier dans les milieux de la jeunesse.
Les écoles
Des assises de 2009 et de 2011 pleines d’espoir et de prises de position fortes, agrémentées de quelques couvertures de presse mythiques (quoi de mieux que les plantes pour symboliser l’homophobie) …
De flyers défendus dans les établissements scolaires (en 2008) à quelques interventions “à la sauvage”, sur demande, mais sans en avoir vraiment le droit…
… À 35 intervenant.e.s en milieu scolaire – quelque peu stressé.e.s, avant une intervention ici à l’ECCG Aimée-Stitelmann :
… à un contrat de mandat, des fiches d’inscription de l’élève (BDS) inclusives aux les familles arc-en-ciel et à la diversité familiale (après 3 ans de combat) et un cadre institutionnel pour accompagner et soutenir la transition d’élèves trans*
De la crainte (encore actuelle) du prosélytisme dans certains établissements scolaires (« Mais vous n’allez pas parler que de ça quand même pendant 1h30 ») à … des affiches avec les sigles de l’égalité et des drapeaux arc-en-ciel partout dans d’autres écoles:
Depuis 2010, c’est plus de 10’000 élèves qui ont été sensibilisé.e.s par les intervenant.e.s de la Fédération et plus de 1’500 enseignant.e.s formé.e.s, des heures et des heures d’interventions de sensibilisation – ici, Julien, Fatou et Caroline, qui interviennent inlassablement depuis 10 ans:
… et au moins autant de dias de PPT sur la triade « sexe-genre-sexualité », sur « la pointe de l’iceberg » et de métaphores filées de Caroline, au moins autant de mises en situation orchestrées par Olivia – ici avec les enseignant.e.s de l’école primaire de Sécheron (malgré le panneau qui induit en erreur) – et de feuilles de flipchart – ici Valérie et Chatty :
Des milliers de formulaires d’évaluation d’interventions remplis en classe et scannés patiemment, page par page, par Fatou, et bien sûr, nos phrases préférées proférées par les élèves en classes :
« On les repère à 200m, ils agitent tout le temps les bras »
« Qui fait l’homme, qui fait la femme ? » ou l’alternative « Qui répare la voiture / fait la vaisselle ? »
et celles que nous préférons vraiment : «Je n’ai pas de problème avec ça. Pour moi, l’important, c’est l’amour, s’ils se sentent bien comme ça. Je veux qu’ils soient heureux.»
«Je veux un monde d’égalité et de paix.» (devenue une année la carte de vœux de la Fédération)
Totem, jeunes LGBT*
D’une poignée d’animateurs/d’animatrices, en 2008, qui se relayaient chaque soirée à Totem
… à 10 anims dont d’ancien.ne.s jeunes et un comité de pilotage composé d’ancien.ne.s anims, plus de 1’000 soirées et activités à Totem et autant d’heures de ménages à la Maison Verte… aux 10 ans le 18 mai 2018
Et bien sûr, avec la Ville de Genève
L’inscription des subventions nominatives de la Fédération et de Totem au budget de la Ville de Genève, une reconnaissance financière et politique qui a permis et permet de pérenniser les projets de la Fédération
Les nombreuses campagnes du 17 mai avec la Ville et avec Guillaume -parfois on a même posé en fonds de la photo, comme pour Delphine – et des conférences de presse de lancement un peu stressantes (au moins pour Alexiane et pour Delphine car Alexia, elle, semble moins stressée)
Des coupes budgétaires combattues avec des slogans parfois très inspirés, parfois pas du tout
Et des drapeaux sur le pont du Mont-Blanc (parfois pas tout de suite avec les bons drapeaux et en alternance erronée avec le drapeau de la paix) et un jet d’eau arc-en-ciel
@Ville de Genève @Fédération
Avec les Etudes Genre de l’Université de Genève
Et, en partenariat avec l’Institut des Etudes Genre (comme pour les premières assises), sont venues les Assises sur le monde du travail en 2014, des invité.e.s d’outre-mer qu’on adore – ici Line Chamberland – et encore une métaphore filée de Caroline:
et, en 2017, la 1ère édition de la formation continue avec l’Université de Genève sur le monde du travail
Et la Fédération elle-même
Depuis sa création, c’est 11 x 10 ans d’Assemblée des délégué.e.s, soit 110 assemblée des délégué.e.s et au moins 500 heures de bénévolat par délégué.e.s qui ont eu lieu
Quelques semaines d’angoisses de comptabilité pour Richard et Delphine
Et puis, surtout, l’union fait la force : des années de stratégie, d’union,de partages, de combats communs, de militance, d’émotions et d’amitié avec 360, Dialogai, Lestime, Parents d’homos et Think Out, et parmi ces combats:
- l’annulation, suite à la réaction de la Fédération, de la venue à Genève de Lou Engle, prédicateur haineux, homophobe et transphobe, qui a oeuvré pour la criminalisation des personnes LGBT en Ouganda
- quelques communiqués de presse suite à quelques policien.ne.s LGBT-phobes
- des manifestations de solidarité envers les personnes LGBT habitant en Russie (parfois pas nombreux/ses, parfois beaucoup), contre les camps de concentration en Tchétchénie, des visites à l’ONU, une commémoration contre la tuerie d’Orlando, des stands, des stands, des stands, pour ouvrir l’adoption aux couples de même sexe ou pour la campagne contre l’initiative du PDC (parfois à 7h du matin à Bel-Air):
- Les nombreuses questions pour les élections cantonales, fédérales, communales, une lettre incendiaire avec une réaction un peu excessive d’un conseil municipal d’une commune car le nom d’un de ces conseillers municipaux figurait, comme tous les candidat.e.s aux élections, sur notre site, et quelques débats avec les candidat.e.s – ici avec Mathilde et avec les candidat.e.s qui semblent quelque peu perplexes, puis avec Lorena –
- Quelques trajets de train pour les interassociations ou conférences nationales LGBT, et des dizaines de communiqués de presse pour l’introduction dans le Code pénal de l’homophobie et de la transphobie (avec la lenteur fédérale et la grande déception récente sur la non-inclusion de l’identité de genre)
- Des défilés de Pride – le Valais a particulièrement inspiré Stéphanie pour les slogans:
- Quelques motions au Grand Conseil et au Conseil municipal, grâce à certaines personnes ici présentes (Yves, Catherine et Jacqueline notamment) et, tout récemment, la contribution à un projet de loi cantonal contre les discriminations en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre notamment
- Un voyage aux Etats-Unis pour échanger sur les questions LGBT, où Delphine semblait songer à se présenter pour le Conseil fédéral, payé par l’Ambassade des Etats-Unis à Berne (sous Obama, bien sûr)
- et des dizaines d’autres beaux partenariats avec l’Université de Genève, le BPEV, Asile LGBT Genève, le LAB ou encore Livresse
Des personnes qui ne pouvaient pas être avec nous ce soir et nous manquent, et à qui nous pensons: DJ LAP (Lorena), notre co-présidente et DJ à ses heures perdues, Richard, Philippe, Chatty, Catherine, Olivia, Stefanie, Jimmy, Leona, etc.
Depuis 10 ans, les institutions et l’égalité progressent peu à peu, la société s’ouvre peu à peu, nos projets ont évolué, se sont solidifiés, mais restent plus que jamais d’actualité: les besoins notamment des jeunes LGBT* sont les mêmes qu’il y a 10 ans. Beaucoup de choses restent à faire, avec beaucoup d’espoir. La lutte, ensemble et uni.e.s, continue !
Nous tenons à remercier du fonds du coeur toutes les personnes qui s’investissent à nos côtés depuis des années, et dont la plupart sont présentes ce soir. C’est aussi et surtout votre soirée et elle n’aurait pas pu avoir lieu sans vous.